L’imprégnation, Késako ?
L’imprégnation aussi appelée « empreinte » est un processus d’attachement social chez de nombreux animaux et se produit majoritairement chez les petits. Elle se fait au cours d’une période sensible, qui varie en fonction des espèces. Ce phénomène n’est pas irréversible mais reste indélébile.
L’imprégnation se fait de différentes façons selon les animaux :
- Chez les oiseaux nidifuges (canards, poules…), les petits suivront inconditionnellement le premier objet ou être vivant mouvant visible à la sortie de l’œuf. Il existe selon les espèces des préférences visuelles (couleur, formes…) et certaines parties du corps doivent être visible pour être reconnu comme la mère telle que le cou ou la tête.
- Pour les oiseaux nidicoles, la période d’imprégnation est plus longue. En effet à la naissance, les oisillons sont aveugles, ils ne peuvent donc pas se référer à modèle par la vue. Pour ces espèces, l’odorat est très peu important dans l’imprégnation, elles se repèrent donc plus à la voix (chant) et à l’apport de nourriture.
- L’imprégnation chez les mammifères fonctionne de la même façon que chez les oiseaux nidicoles. Cependant, ils sont plus sensibles aux odeurs et aux touchés. Qui sont très important dans le processus d’imprégnation.
- L’imprégnation peut avoir de graves conséquences sur la faune sauvages tel que :
Des problèmes de dépendance à l’homme : l’animal n’arrive plus à vivre par lui-même, il a besoin de l’intervention de l’homme pour sa survie (exemple : se nourrir). Des problèmes pour la reproduction : l’animal ne trouve pas de partenaire sexuel soit parce qu’il prend l’homme comme partenaire soit parce qu’il n’arrive pas à faire la cour au partenaire de son espèce.Peur, agressions, voire prédation par ses congénères : un animal imprégné ne possède pas les mêmes caractéristiques comportementales et olfactives que ces semblables. Il est donc considéré comme un intru voire comme une proie par le groupe.
Pas de communication avec ses congénères : un animal imprégné n’a pas intégré les codes sociaux de son espèce dû à sa trop grande proximité avec une autre espèce. Il ne pourra pas communiquer avec ses semblables efficacement.
Toutes ces conséquences amènent les animaux imprégnés a ne plus savoir se débrouiller, un animal imprégné n’est donc plus viable à l’état sauvage.
C’est pour cela que le rôle des centres de soins est important. En effet, des milliers d’animaux passent entre les mains des soigneurs faunes sauvages, sur des plus ou moins longues périodes et pour des dizaines d’espèces différentes : des mammifères, des rapaces nocturnes, diurnes etc…
Il est donc primordial pour nous d’adapter nos différentes techniques de soins et de réhabilitation pour éviter toute imprégnation de nos petits protégés. Par exemple, un vautour imprégné se rapprocherait de l’humain lors de son retour à la nature, ce qui serait préjudiciable pour lui. Un comportement comme cela engendre un danger pour l’animal et pour les populations humaines du secteur.
Nous réduisons les contacts un maximum de l’entrée jusqu’à la remise en liberté de l’animal : pas de caresses, de mot doux, de petits noms etc…
Les animaux sont donc mis à l’écart pour éviter de nous voir, de nous entendre.
Les passages entre les volières sont réduit au strict minimum, les nourrissages effectués plus rapidement possible, des brises vues sont placés sur les ouvertures de volières…
Des tenues particulières sont utilisées pour certaines mammifères comme les renards, pour “casser” la bipédie humaine qui est reconnaissable dans le règne animal, éviter qu’ils s’habituent à notre odeur.
Il ne faut donc pas s’improviser soigneur ! En cas de découverte d’un animal en détresse, il est impératif et obligatoire de faire appel à un centre de soins pour bénéficier de conseils précieux et de le transférer au plus vite vers la structure la plus proche !