La migration des oiseaux
Ça y est, l’heure à sonné pour les oiseaux migrateurs. Ils ont passé le printemps et l’été au « Nord » pour élever les poussins et profiter des jours longs et agréables de la saison estivale… désormais un grand voyage les attend, des milliers de kilomètres pour certains ! Ils vont rejoindre la chaleur des pays du « Sud » pour y passer l’hiver.
Les périodes de migrations
L’oiseau migrateur a en quelque sorte une horloge interne qui lui dit quand partir. C’est en fait une hormone, la mélatonine qui en augmentant, déclenche le départ. Chaque année le cycle se répète à peu près de la même façon ; par contre, évidemment, les conditions climatiques, la diminution de la longueur des jours et la raréfaction de nourriture sont des facteurs qui décalent le départ. C’est en automne que la plupart des nos oiseaux terrestres nichant en Europe s’en vont ! On l’appelle la migration post nuptiale. La période s’étale d’août à novembre. Les retours sont à prévoir au printemps, beaucoup arrivent fin mars. Sachez tout de même que chaque individu est différent, même au sein d’une même espèce, certains arriveront plus tard, on observe des retours jusqu’à la fin du mois de mai.
Quels oiseaux migrent ?
Quand nous parlons de la migration chez les oiseaux, nous parlons des comportements de l’ensemble d’une espèce. Sachez qu’il existe, chez les oiseaux, des espèces sédentaires, des espèces qui migrent que partiellement et enfin les migrateurs. Un oiseau est sédentaire quand il passe toute l’année sur le même territoire. Prenons l’exemple de la Mésange charbonnière qui change son régime alimentaire pour rester au même endroit tout au long de l’année ou du Geai des chênes qui enterre sa nourriture sous la neige ; le Moineau domestique également s’est sédentarisé, car il trouve, dans nos villes et villages, une grande quantité de nourriture : plus besoin de migrer !
Si au sein d’une même population, seule une partie des oiseaux effectue une migration, on dit que ce sont des migrateurs partiels, par exemple les Fauvettes à tête noire migrent à l’automne, sauf quelques-unes qui passent l’hiver dans des régions froides.
Pour les autres, c’est le grand voyage chaque année, nous pouvons observer par exemple les Hirondelles de fenêtre qui parcourent près de 10 000 kilomètres pour rejoindre le Sud, également la Grive musicienne qui peut en une seule journée parcourir plus de 500 kilomètres. Chez les rapaces, nous avons par exemple le Balbuzard pêcheur qui met environ 40 jours pour arriver sur sa zone d’hivernage. Le Grand labbe lui prend son temps pour arriver et parcours « seulement » 2000 kilomètres …
Avant le grand départ
Et oui, une grande préparation s’impose pour nos amis avant le grand départ ! Le voyage est long et plein d’obstacles, et il demande énormément d’énergie, il faut donc prendre en compte plusieurs paramètres auparavant. Dans un premier temps chaque individu fait des réserves qu’il stocke en graisse et en muscle pour être plus fort, il peut jusqu’à doubler son poids. Par exemple, nous avons le Phragmite des joncs qui passe de 11 à 24 grammes ! Cette période peut durer presque deux semaines, il s’agit de la « phase d’agitation » avant le voyage.
Il y a aussi tout un plan de vol à prévoir inscrit dans leurs gênes depuis des générations. Les oiseaux vont « organiser » leur temps de vol, la durée des étapes, le nombre de kilomètres à parcourir …
Pendant le voyage
Les oiseaux sont stratégiques quant au choix de déplacement. Ils volent en fonction du vent, de la température, ils choisissent une altitude précise en fonction de la météo, ils peuvent même choisir de marcher sur certains endroits… Egalement certains migrent la nuit pour éviter les prédateurs, d’autres inversement. Sachez aussi qu’ils ont une sorte de boussole interne qui leur permet de s’orienter !
Durant leur voyage, les oiseaux font face à un grand nombre de dangers. C’est pendant cette période que la mortalité est la plus élevée. Chaque étape de ravitaillement est dangereuse et possiblement mortelle car inconnue. Par exemple chez les passereaux, c’est à se moment-là qu’ils se font le plus prédater par les rapaces. Il y a également le climat qui peut être redoutable : un oiseau marin est susceptible de croiser pendant son périple une grosse tempête ou un passereau peut se retrouver désorienté à cause du vent.
Immanquablement, le facteur humain rentre en jeu : les lignes électriques, la pollution, les déchets en mer, les véhicules, la chasse, les chats et chiens domestiques… sont autant d’obstacles qui mettent en péril la vie des oiseaux migrateurs.
Mais où vont-ils ?
La plupart des individus quittant l’Europe pour l’hiver vont en Afrique, beaucoup au Maghreb mais certains traversent le Sahara pour rejoindre l’extrême sud. Il existe bien évidement de nombreuses exceptions comme le Pouillot verdâtre par exemple qui lui va en Asie. C’est une migration qui emprunte des axes complètement différents. Nous avons aussi des oiseaux qui restent en Europe. Ils descendent seulement jusqu’au sud de l’Espagne comme certaines Cigognes.
Sachez de plus que d’autres espèces comme certains échassiers et anatidés par exemple hivernent chez nous en France, le climat y est doux et adapté ! Ces derniers descendent ainsi de l’Europe du Nord et de l’Est.