Histoire de vautours
Cet été, nous allons apprendre à connaître les Vautours fauves. Ils nous en arrivent beaucoup au centre de soins à cette période de l’année et ce jusqu’au mois d’octobre. Nous allons essayer de comprendre pourquoi il y a autant d’accueils et approfondir nos connaissances sur cette espèce méconnue.
Le Vautour fauve est un grand rapace nécrophage qui habite les paysages ouverts comme les falaises ou les montagnes avec des dénivelés importants. On le trouve au niveau mondial en Eurasie et en Afrique. En France, il est présent surtout dans les Pyrénées-Atlantique et les Hautes-Pyrénées.
On le reconnaît en vol par sa grande taille avec ses ailes très larges divisées en folioles ressemblant aux doigts d’une main. Sa tête est blanche duvetée, installée sur un cou étroit et long. Il a une grosse collerette semblable à une crinière. L’ensemble de sa poitrine est brun et les plumes sont plus foncées. Il pèse environ 8 kilos et a une envergure de plus de 2,50 mètres !
Un bébé inexercé
En ce début août, il est temps (ou presque) pour nos amis de sortir du nid ! Récapitulons, l’accouplement de ces rapaces se fait en décembre, il précède l’arrivée d’un seul et unique œuf au mois de janvier. Les parents le gardent bien au chaud jusqu’à début avril. Ensuite le jeune a besoin de quasiment quatre mois pour appréhender son premier vol.
Ce qui nous amène à aujourd’hui, tout ça quelque peu étalé, la période peut finir en octobre. Malgré son envergure d’adulte, le jeune est inexpérimenté et a quelquefois un premier vol lourd et maladroit. Ces grands téméraires n’ont pas toujours l’expérience ou la lucidité d’emprunter les courants d’airs ascendants, et dans ce cas c’est presque à chaque fois la chute.
Son arrivée au centre de soins
Cet été, nous avons pratiquement tous les jours le signalement d’un vautour trouvé au sol n’arrivant plus à s’envoler. Beaucoup nous viennent des Gorges de Kakouetta, de Saint-Etienne-de-Baïgorry ou d’Itxassou. Ces endroits sont stratégiques pour les vautours car ils sont nés sur les monts surplombant ces communes. Quand ils tentent leur premier vol, ils atterrissent au milieu du village ou au fond des gorges. Malheureusement, ils n’auront pas assez d’espace pour faire un second essai.
C’est à ce moment là que notre équipe va les chercher. Le déplacement peut prendre une journée entière.
Après ces aventures nos amis sont entre les mains des soigneurs. Ils sont examinés pour contrôler s’il n’y a pas de fractures ou de plumes abîmées. Ensuite si tout va bien, nous les mettons en volière extérieure pour leur permettre de reprendre des forces, bien s’alimenter, cohabiter avec d’autres congénères et appréhender leur second vol.
Enfin nous pouvons les relâcher dans un endroit adapté et bien dégagé pour qu’ils puissent retrouver leur liberté !
Ma vie d’adulte
Ces rapaces, trop gros pour porter leur poids, utilisent les courants ascendants pour voler : les thermiques. Ils ne battent presque pas des ailes, ils se laissent planer à la recherche de nourriture.
Le vautour fauve est indispensable dans la chaîne alimentaire, c’est un grand nettoyeur de la nature ! Il est strictement charognard, il mange seulement des cadavres, surtout ceux de gros animaux comme des vaches, des brebis, des cochons…
Pour repérer une carcasse, ils sont toute une troupe, chacun couvrant une trentaine de kilomètres avec leurs yeux, ils peuvent ratisser un immense territoire chaque jour. Dès qu’un individu trouve une victuaille, les autres le rejoignent très vite en le voyant descendre au sol.
Quelquefois ces oiseaux ne trouvent pas de nourriture pendant plusieurs jours, c’est donc le plus affamé qui commence le festin en premier. Ils peuvent être une cinquantaine sur le même repas ! Grâce à leur long cou, ils s‘introduisent dans la bête et mangent jusqu’à 1,5 kilo de viande.
Ensuite ils vont se laver et se reposer en colonie pas très loin en sautillant, jusqu’à la prochaine recherche.
Le vautour fait partie des espèces protégées, il est donc important de prendre soin de son habitat et de son mode de vie. Si vous voyez un vautour en difficulté, n’hésitez pas à appeler le centre de soins le plus proche de chez vous ! Notre ami griffon vous remerciera !