Un mois de “FOU” à Hegalaldia
Les tempêtes Ciaran et Domingos ont ramené un bon nombre de Fou de Bassan sur la structure. C’est l’occasion de vous parler un peu de cette espèce ! On peut le retrouver en Amérique Centrale et du Nord, en Europe et en Afrique.
L’été, il se rapproche des côtes pour rejoindre sa colonie : c’est le moment de la reproduction. Il est connu pour être en couple à vie, mais des études montrent qu’il tend à changer de partenaire si les conditions sont difficiles, pour maximiser ses chances.
Les colonies se situent sur des falaises, qui aident pour le décollage. Les couples regagnent la colonie vers la fin janvier, début février. Ils fabriquent le nid en s’aidant d’algues, de morceaux de bois flottés et d’autres débris.
Pour la reproduction, des parades nuptiales sont observées ! La femelle pondra ensuite un œuf, vers le mois d’avril, début mai qu’elle couvera à l’aide de ses pattes palmées, n’ayant pas de plaques incubatrices. C’est pour cela que la coquille est plus épaisse : pour résister au poids. Elle couve l’œuf durant une quarantaine de jours à peu près. Chaque couple possède son nid, qu’il n’hésite pas à défendre si un congénère s’approche trop près.
A la naissance, la peau du poussin est toute noire, il mettra quelques jours avant de voir apparaitre un duvet blanc qui lui tiendra chaud, duvet qui restera quelques semaines avant l’apparition des premières plumes noires, caractéristique des juvéniles. Il sera nourri durant environ 3 mois par ses parents, jusqu’à environ 4 kilos. Pour se nourrir, il prend directement dans la bouche de ses parents.
Les adultes arborent un beau plumage blanc avec le bout des ailes noires et une tête jaune. Les immatures et juvéniles sont reconnaissables avec un plumage noir moucheté de blanc, qui s’éclaircit au fur et à mesure.
Il quittera donc la colonie pour rester en mer, le temps de perdre du poids et de peaufiner son vol. Le taux de survie des jeunes est très faible : environ 80% meurent dans la première année.
Pour le vol, c’est un très bon planeur si les vents sont favorables, il peut effectuer des dizaines de kilomètres. Si la brise est absente, son vol est relativement lourd. Il est obligé de couvrir des grandes distances pour se nourrir, ayant un régime alimentaire piscivore : sprat, sardine etc.
Sa technique de chasse est bien rodée : il prend de la hauteur pour trouver les bancs de poissons, cela peut aller jusqu’à environ 30 mètres et ensuite descend en piqué comme un avion à environ 100 km/h pour descendre à quelques mètres de profondeur. Son nom provient de l’étonnement des marins qui observaient cet oiseau descendre comme un fou pour s’écraser dans l’eau.
Les menaces pour les Fous de Bassan sont nombreuses : surpêche, pollution plastique, la disparition des côtes sauvages, le dérangement.
La grippe aviaire a également fortement impacté cette espèce ces dernières années, les nids très proches sur les colonies favorisent la contamination des individus. Les comptages en 2023 et 2024 permettront d’évaluer l’impact de la maladie ! Après le passage de la grippe aviaire, beaucoup de ces oiseaux ce sont retrouvés avec les yeux noirs. Des chercheurs pensent que c’est un changement physoliogique lié au H5N1. Nous constatons cela régulièrement lors des accueils au centre. Ils ne sont pas handicapés pour autant.
Depuis le début du mauvais temps, ce n’est pas moins de 24 individus accueillis sur le centre ! Ils ont été retrouvés sur les côtes ou un peu plus dans les terres complétement affaiblis. Les vents violents et la forte houle les obligent à se rabattre sur la terre ferme.
Nous faisons alors tout pour les stabiliser : remonter la température, les alimenter et les hydrater. . Une fois l’état de santé un peu plus stable, nous les passons dans nos piscines pour qu’ils s’exercent tranquillement. Cela est important pour éviter la fonte musculaire, mais aussi pour le mental de l’oiseau. La détention créer beaucoup de stress pour cette espèce.
Regardez sur nos réseaux, nous partagerons des petites vidéos de nos amis à plumes !